Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (6 JUIN 1790) 175

assurer la tranquillité. La Cour doit être consumée d’ennui ; elle ne sera pas beaucoup plus gaie à Saint-Cloud, et, pendant cette absence, les Parisiens verront tout en noir.

La suppression et la réduction des revenus des évéques font trembler les créanciers des apôtres. Si les inquiétudes conçues pour la fortune de l'archevêque de Bordeaux ne sont pas sans fondement, il dérangera bien des combinaisons.

[Il regrette bien qu’on n'ait pas communiqué aux assemblées primaires le tableau des contributions patriotiques ; c'eût été le moyen d’avoir un relevé général non suspect.] (Papiers R. Lindet.)

XCIV. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 6 juin 1790.

Messieurs, quoique j'aie remis vos Adresses à un secrétaire de mes amis et assez exact, je m'aperçois qu’on a oublié celle qui contient la dénonciation de Nîmes et la soumission de 300.000 livres, qui cependant fit la plus grande sensation à la séance du 29 mai. Je m'occuperai de faire réparer cette omission dans le procès-verbal. J'ai l'honneur de vous adresser le décret et l'instruction relatifs à la vente des biens nationaux. On a décidé hier, provisoirement et pour cette année, le traitement des ministres. Le chef de la justice, 100,000 livres; le secrétaire de la maison du roi, dem; celui de la guerre et de la marine, dem ; celui des affaires étrangères, 180,000 livres; 80,000 livres pour les ministres sans département; 80,00olivres pour les autres personnes que le roi appelle à son conseil.

La commune de Paris est venue hier, en grande députation, offrir le plan de la confédération générale de toutes les gardes nationales, et de tous les corps civils du royaume, pour le 14 juillet : ce plan a été approuvé et applaudi.