Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

174 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

hautement la démolition d’une citadelle élevée par le despotisme de Louis XIV, et dont les inscriptions sont des outrages faits à la liberté de cette ville. L'affaire est renvoyée au Comité des rapports. Je reçois la lettre que vous me faites l'honneur de m'adresser, à la clôture de vos assemblées primaires ; je vous fais mes remerciements sur l’attention que vous avez eue de m’instruire du succès et du bon ordre de vos assemblées, Je ne doute point que l'esprit qui règne dans votre ville ne se propage dans tout le district sur lequel votre exemple doit influer : je crois qu'il est déniontré ici que les éléments les plus hétérogènes peuvent s’amalgamer, et que, des matériaux les plus difficiles à appareiïller, on peut construire un édifice solide : ce qui est vrai au Manège se vérifiera partout, pourvu que la mixtion ne soit pas à trop fortes doses. (Arch. Bernay.)

XCIIT. — À R. Lindet. Le 3 juin 1790.

[I souhaite à son frère le succès pour les missions apostoliques qu’il va remplir. M. Buzot est très irrité de l'affaire du sieur Girard, qui doit être une tête exaltée. [1 paraît difficile que l’assemblée primaire se soit mise tout entière contre un bon citoyen.]|

.… Nous faisons une Constitution, il faudrait faire des hommes. Il existe des contrées qui sont bien loin d’avoir les idées analogues au nouvel ordre de choses, et dans les pays qui en paraissent le plus près, les hommes ne sont pas connus. Bien des gens malintentionnés parviendront à se faire élire : on trouvera bien des gens faibles, mais je crois que c’est l’ineptie qui sera le plus à redouter.

Le roi et la famille royale font un voyage à SaintCloud. Ce voyage doit être d'un mois, il intrigue les esprits. On est inquiet. Paris fournira un détachement de 5,000 hommes. C’est un sacrifice onéreux pour un grand nombre de citoyens soldats : mais il est nécessaire pour