Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

‘CONSTITUANTE (1* JUILLET 1790) 195

s’ils se retirent, ne sont pas dans le cas d’avoir le même traitement : ils sont renvoyés à l’article où l’on traitera des fonctionnaires publics, c’est-à-dire qu’ils sont forcés de tenir bon. Votre ville désire-t-elle deux paroisses ou n'en veut-elle qu'une? Quelque chose que l’on fasse pour les habitants de Bernay, ils ne seront pas dédommagés de leur exclusion de l'assemblée du département. Cependant il est à souhaiter que les habitants des camPagnes ne fassent pas valoir les mêmes prétentions : au reste, je suis persuadé qu’on ne sera pas longtemps sans reconnaitre que les villes seront seules les gardiennes de la liberté publique. (Papiers R. Lindet.)

CVI. — A. R. Lindet Le 1° juillet 1790.

[Il avertit son frère que M. le curé de Drucourt lui a écrit une lettre démentant ou expliquant tous les faits allégués par la deuxième municipalité. C’est une affaire inconciliable.

Les événements arrivés à Tabago, l'incendie de la ville, l'embarquement des troupes, etc., montent les têtes.]

On va tenter tous les menus moyens pour y disposer les esprits (àla guerre); je souhaite bien sincèrement 1a paix à ceux qui veulent être libres, et je plaindrais peu ceux qui veulent la guerre, si le fatal néo-cerbère devenait un jour le prix de leur courage. On enverra trois cents hommes, et de quoi armer trois cents citoyens de Tabago, avec quelques approvisionnements. Il n’y aura pas de quoi effrayer les Anglais. Saint-Domingue renvoie deux cents hommes de recrues, mauvais sujets, il faudra en renvoyer de meilleurs.

La cour des Aïdes, n’ayant rien de mieux à faire, a lâché cent décrets relatifs à l'incendie des barrières du 13 juillet; elle a fait arrêter quinze particuliers. Je ne sais comment cette cour veut figurer à la fête du 14. Quelques Commissaires du Comité des rapports, escortés d’un aide