Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (20 JUILLET 1790) 209

ce décret. S'il en résulte quelques avantages, il en résultera des murmures. Tous nos concitoyens repartent successivement. Ils sont contents des Parisiens : tous les jours, illuminations; chaque district donne des dîners aux gardes nationales des provinces logées dans leur arrondissement. Aujourd'hui, nouvelle fête et revue de la garde parisienne au Champ de Mars, à laquelle le roi doit assister. Hier au soir, nomination du Comité pour l'affaire d'Avignon. M. Maury l'appelle un Comité de confiscation. Je vous envoie la souscription des procès verbaux.

… La position de mon frère est ce qui m'inquiète le plus, et l'inquiétude sur votre santé.

P-S.— On a fait beaucoup de bruit de la dénonciation de M. Guignard jadis de Saint-Priest, au Châtelet. L'évasion du principal acteur, des prisons de l’abbaye de Saint-Germain, donne lieu de croire que le ministre

sera tranquille aussi bien que M. de Maïllebois.(Papiers R. Lindet.)

CXVI. — Au même. Le 20 juillet 1790.

Mon frère, j'ai reçu le procès-verbal de l'assemblée électorale du district de Bernay. L'adresse n’a pas encore été lue à l'Assemblée : les séances du soir ont été chargées, et celles où l’on a traité le commerce de l'Inde ont été exclusives (1). Peu s’en est fallu qu’on n'ait accordé la liberté générale des retours de l'Inde, ce qui aurait facilité lesmoyensd’éluder les droits sur les marchandises, ruiné nos manufactures, et ruiné même ce genre de commerce qui aurait passé dans les mains des Anglais et des Hollandais. Nous ne sommes pas assez sages pour nous passer des étoffes que nous ne saurions fabriquer. Lorient

(1) Cette discussion se termina dans la séance du 19 juillet 1700. Moniteur, réimpression. V, 176. F

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