Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (VERS LE 23 AOÛT 1700) 218

le premier rang (1). Bien des gens en sont quittes pour la peur, On s’attendait à une récrimination qui aurait compromis bien des gens : la terreur a fait son effet. Les preuves auraient été difficiles à faire; on a fait un grand sacrifice à la chose publique, en se réservant les autres moyens de dévoiler un jour toutes ces iniquités. Il n’y a point lieu à accusation. Le duc d'Orléans publiera sa justification, et Mirabeau dénoncera aux siècles futurs tous les personnages que son implacable vengeance pourra atteindre. Barnave s’est contenté de les vouer au mépris.

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[Le 3 août, Thomas Lindet revint en effet à Bernay, comme ill'indiquait dans ses lettres : il fut chaudement fêté par ses concitoyens, loué en prose et en vers au sein du club patriotique de la commune, et le registre dela Société conserve sur ses feuillets, le texte des discours et allocutions prononcés dans la circonstance. La correspondance cesse donc en août. Buschey des Noës, resté à Paris, écrivit à son tour le 30 août à la municipalité de Bernay sur le traitement des juges et administrateurs (2). Th. Lindet de retour à Paris, continua sa correspondance.]

- (1) Séance du 21 août. Moniteur, réimpression. V, 447. Ce jour-là, le président de Frondeville fit des excuses assez plates à l'occasion de l’impression de son discours censuré par l'Assemblée lors de l'affaire Barmont, Moniteur réimpression. V, 450. Séance du 18 août.

(2) Buschey des Noës aux officiers mnnicipaux de Bernay.

Paris, le 30 août 1790.

Vient d’être rendu un décret dont il m'a paru intéressant que vous connaissiez les motifs et qu'il restât à la maison commune de Bernay, non pour en faire usage dans le moment, mais pour se le rappeler dans les temps futurs. II a été décrété à peu près dans ces termes «.. Le Corps législatif fixera annuellement les frais de justice et d'administration qui seront à la charge des districts. » Le rapporteur du Comité de constitution qui présentait le projet de décret (M. Thouret) a dit que la subdivision des dépar tements en districts avait été outrée; que beaucoup l'avaient portée à neuf; il a donné des éloges à un département qui, aussi divisé en neuf districts, avait eu la sagesse de se réduire à trois, et à annoncé que son vœu personnel et celui de la grande majorité du Comité seraient que les départements n’eussent pas reçu de plus fortes sections, parce qu'alors les dépenses de l'administration, comme de la dispensation de la justice, seraient moindres de deux tiers, ou de moitié, dans les départements divisés en neuf et en six. 11 a dit que c'était dans l’espoir de cette réduction désirable que le