Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

224 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

s’apercevra sûrement que ce ne sont pas de purs esprits qui sont à sa table.

L'affaire du Châtelet pour le 6 octobre viendra immédiatement après les assignats (1).

Vos religieuses s’enhardiront successivement. Après avoir permis aux gens du monde l'entrée de leurs monastères, il sera difficile qu’elles résistent au désir d'en sortir pour rendre les visites qu’elles auront reçues.

Les papiers publics vous apprendront que l’Assemblée s'arme aussi de rigueur contre ses enfants. Les municipalités et les districts ne seront plus tentés de protester contre les décrets relatifs au placement des tribunaux, et de se prêter à la détention des grains. L'affaire de Rouen exige encore le secret; je vous en parle : 1° pour prévenir des menées qui pourraient avoir lieu jusque dans votre contrée; 2° afin que, si quelques détails vous parvenaient, vous voulussiez m'en instruire.

Demain matin, nouvelle discussion sur les assignats : ces deux jours vont être orageux; garde renforcée dans Paris. (Papiers KR. Lindet.)

CXXV. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 26 septembre 1790.

Les régisseurs généraux ont promis de répondre, dans le courant de la semaine prochaine, à votre mémoire sur les droits de la vente du poisson. Si toutes les villes de la ci-devant province de Normandie avaient le même esprit qui anime les habitants de Bernay, le patriotisme normand ne serait point un problème, et l’on ne supposerait

() Sur la demande de Chabroud, rapporteur, cette affaire fut renvoyée à la première séance du matin qui suivrait la décision sur les assignats. Chabroud justifia sa demande en disant que les séances du soir sont ordinairement plus tumultueuses que celles du matin, et que cette question devait donner lieu à des débats importants. Séance du 22 septembre. Moniteur, réimpression, V, 716.