Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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ment est nécessaire, ne fût-ce que pour former les officiers qui doivent fournir à nos remplacements et pour rétablir la discipline. Ces raisons annoncées sont même assez fortes pour qu'aucune puissance ne nous demande, de manière à nous embarrasser, les motifs de notre armement. De plus, je crois qu’il est essentiel que vous envoyiez ici un ministre plénipotentiaire bien dans le sens de la révolution et qui représente dignement et fortement la nation française; je crois enfin qu'il faut manifester de toutes manières, volonté, force, courage, persévérance, respect pour toutes les nations et des égards particuliers pour la nation anglaise. C’est là ce qu'on doit faire, ce qu'on eût dû faire depuis longtems, et nous ne serions pas où nous en sommes. Je ne conçois rien à la conduite qu'on a tenue en Prusse ; je suis sûr qu'elle n’a pas eu votre approbation. Ce n’est sûrement pas la faute de M. de Ségur, mais le tort est d’avoir laissé cette place-là sans personne pendant quatre mois.

J'ai été présenté au Roi avant-hier. — Formules de politesse et questions d'usage‘. — Je n’ai pas encore reçu de vos nouvelles, jen ai bien besoin, je vous le

répète, pour avancer.

J'ai l'honneur, etc.

1 Gazette universelle du 19 février 1792 : « Les négociations dont M. l'ancien évêque d'Autun est chargé en Angleterre se réduisent aujourd’hui à demander une simple neutralité. Le cabinet de SaintJames ne se refusera pas sans doute à cette parole, quitte à la retirer lorsqu'il le jugera convenable à ses intérêts. Il est très vrai que Le roi