Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

À LONDRES. 63

XXIV, SÉGUR A DELESSART

Berlin, 8 février 1792.

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Le Roi de Prusse désire mon éloignement. Il supporte impatiemment ma présence. Il me l'a fait entendre. Il a défendu secrètement à sa famille et à tout ce qui lui appartient, hors au ministre, de me parler et de me recevoir. Cette défense a été secrète, mais n'a pas su rester longtemps cachée. Il a cru toutes les calomnies répandues contre moi, de fausses dépositions d'un Prussien venant de Strasbourg, de fausses copies de mes prétendues instractions. Il me croit le projet et les moyens d'opérer de grands mouvements dans le pays et de faire beaucoup d’intrigues à sa cour. Tout ce qui l'approche me fuit de peur d'être

d'Angleterre, peu porté à favoriser la révolution française, a accueilli très froidement M. de Talleyrand. La Reine a témoigné encore plus d'éloignement pour lui, puisqu'elle ne lui a pas même parlé. Les ministres l'ont accueilli avec jlus d'égards, et nous saurons sous peu s'ils lui ont accordé quelque confiance. Personne, au reste, n'était plus propre que M. de Talleyrand à réussir dans une négocialion aussi difficile et que Les circonstances rendent en même temps si délicate. »