Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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étrangères dans un doute très naturel sur nos véritables intentions.— Conclusion : — Marquez-moi le plus tôt possible, d’après les dispositions que je vous annonce et sur lesquelles je ne vous flatte nullement, quel est le genre de demande que vous m’autorisez à faire; faitesmoi part de vos motifs, de vos moyens, et écrivez à M. Pitt ou à mylord Grenville que vous m’avez chargé de leur en faire connaître les développemens. Tout cela m'est nécessaire. Si nous savons nous y prendre, j'ai grande confiance que nous arriverons à cette déclaration de neutralité qui nous est si importante, et bientôt après, j'espère, à une garantie réciproque de nos colonies dont je vous parlerai une autre fois. Le courrier qui est arrivé ne m'a point apporté de vos nouvelles.

J'ai l'honneur, etc.

les réclamations des autres. Puis on envoya à l'Empereur un exprès pour lui assurer que malgré les apparences on ne lui voulait aucun mal... Le Roi et la Reine sont blessés au cœur par toutes ces mesures irréfléchies.… On m'a prié en confidence de vous assurer de leur part qu'ils sont bien loin de vouloir un changement de système... et d'abandonner leurs anciens alliés, et que si l’on voulait tirer avantage des avances que l'on fait en ce moment à l'Angleterre, vous voulussiez bien regarder ces démarches comme prenant leur source dans l’égarement du moment, mais non pas comme ayant obtenu leur approbation, parce que c’est tout le contraire. Je vous prie, Monsieur, de brûler cette lettre, de crainte d'accident. Vous senlirez combien il est important pour Leurs Majestés que cette communication reste secrète. C'est une affaire personnelle entre vous et elles. « À G. Washington, 4 février 1792. » (Mémoires du Gouverneur Morris, t. II, p. 113.) Morris était à Londres vers le 20 février. On l'accusait d’être envoyé à Londres pour contrarier la négociation particulière de M. de Talleyrand avec les ministres anglais.