Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

88 MISSION DE TALLEYRAND

nières de nos émigrans, il aurait été fort imprudent à moi de me dégarnir tout à fait d'argent; d’ailleurs, je n’en aurais pas eu assez.

Je suis indigné de la manière dont je me vois travesti dans les papiers français. C’est du mal qui ne produit que du mal, mais on ne sait pas assez qu’il peut en produire beaucoup. J’espère que toutes ces vilenies-là ne vous affectent pas.

Je finis en vous répétant que j'ai besoin d’une lettre de vous, bien claire, dans laquelle vous me disiez ce que vous pensez de mes lettres, ce que je puis dire de votre part, et que vous n’autorisiez par là à suivre d’une manière moins aventureuse l’idée de rapprochement avec l'Angleterre à laquelle je tiens plus que jamais.

J’ai l'honneur, etc.

Christin, secrétaire de M. de Calonne, envoyé ici, y est arrivé depuis trois jours. Nous n’y sommes pas vraisemblablement pour le même objet.

Si elles gagnent, elles payent tout de suite, plus une prime de 200, 300 et même 1,000 livres sterling quelquefois; si elles perdent, le matin suivant, elles donnent au valet un billet au-dessus de la somme portée, que ce valet négocie, M. de Biron a beaucoup fréquenté ces maisons de jeu ; il a beaucoup perdu et emprunté de cette manière: il a fait une quantité considérable de billets qui forment l'objet de sa situalion actuelle. M. le prince de Galles, le due d'York et le lord Slarmond se sont mis au rang de ses souscripteurs, mais on doute que ces différentes souscriptions puissent procurer à M. de Biron sa liberté, puisqu'il doit plus de quatre millions. »