Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 399 amie, malgré la guerre; qu'en prenant le ministère britannique par ses propres expressions en faveur de ses alliés, par son désir de ramener la paix dans l’Europe, par l'intérêt qu'il a de s'opposer à l’agrandissement de certaines puissances, nous avons l'espoir de l'amener en quelques démarches qui divisent les ennemis de la France, qui en réduisent le nombre et qui, par conséquent, diminuent nos embarras.

Ces mêmes considérations nous ont engagé à ne rien articuler de précis dans notre note relativement aux deux moyens d'intervention hostile que vous énoncez, Monsieur, comme pouvant avoir lieu de la part de la Hollande, savoir : le rétablissement du traité des Barrières et la reprise des négociations entamées sous le règne de Léopold pour la garantie mutuelle du gouvernement établi respectivement dans les provinces bataves et dans les provinces belgiques, car dans l’un et l’autre de ces deux cas, il est évident que la provocation ne serait pas de notre côté, et, comme les alliances entre l'Angleterre et la Hollande sont purement défensives, le casus fœderis n’existerait pas.

Au reste, Monsieur, tout cela est implicitement compris dans notre note officielle, et nous en avons revu et pesé toutes les expressions sous ce point de vue. Les détails seront laissés à des explications verbales ou à des discussions futures, si les événements les nécessitent. Mais nous croyons, Monsieur, qu'il serait plus expédient de réunir tous les moyens de la France contre les intrigues de la cour de Vienne auprès de la