Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

360 MISSION DE TALLEYRAND

Diète et des divers États de l'Empire que de nous occuper dès à présent de ce que deviendrait la neutralité de l'Angleterre dans le cas où, comme Électeur du Hanovre, le Roi de la Grande-Bretagne serait appelé à fournir à l'Empire un chétif contingent de quelques centaines d’hommes. C’est là, Monsieur, un beau champ pour les agents de la France en Allemagne et pour le défrichement duquel on ne devrait épargner ni activité ni dépenses.

Nous vous rappelons, Monsieur, ce que nous vous avons mandé dans ma dépêche du 5 juin sur la nécessité du secret relativement à toute cette négociation. Ce n’est pas que nous veuillions nous opposer à ce que notre note officielle, jointe à la présente dépêche, soit lue au comité diplomatique, si vous le jugez nécessaire ; mais c'est qu'il nous paraît dangereux d’en laisser tirer aucune copie ou même d'en laisser transpirer quoi que ce soit, jusqu'à ce que nous soyons assurés de quelque succès.

Vous observerez, Monsieur, qu'il se peut que le gouvernement britannique ne nous fasse sur tout ceci qu'une réponse vague et qu'il n’en faudra rien conclure de défavorable relativement à ses dispositions : 4° parce que lors même qu’il serait le plus disposé à agir de la manière que nous lui suggérons, il pourrait bien ne pas lui convenir de paraître le faire à notre réquisition ; 2° parce que dans le cas où ses démarches seraient infructueuses, il ne voudrait pas avoir fait quoi que ce soit, qui donnât au désagrément qui en résulterait pour