Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 363

notre mission et les vrais intérêts de la France en Angleterre, que nous avons cru devoir envoyer exprès pour vous remettre cette lettre une personne’ qui a vu la suite de nos opérations et qui étant ici depuis six mois, connaît parfaitement notre position dans ce pays; nous avons pensé que vous approuveriez cette mesure et que vous voudriez bien accueillir avec bonté cette personne et lui confier de vive voix tout ce que vous ne jugerez pas prudent de consigner dans votre correspondance.

dans chaque ile qu'un seul être humain, l’île lui appartiendrait, nous n’aurions pas le droit de nous en emparer, nous ne pourrions que traiter avec lui. »

L'Assemblée passa à l'ordre du jour en improuvant la conduite du capitaine.

La politique coloniale de Pitt ne pouvait vraiment pas s’effaroucher de celle de l'Assemblée dans la journée du 19 avril !

C'est Danton qui fera rendre un an après, le 13 avril 1793, le décret que demandait, avec une si clairvoyante insistance, l’envoyé du Roi Louis XVI à Londres. ‘

« La Convention nationale déclare, au nom du peuple français, qu'elle ne s’immiscera en aucune manière dans le gouvernement des autres puissances. »

Thomas Payne à Danton, de Londres, 6 mai 1793 :

« J'approuve complètement votre proposition de n’intervenir dans le gouvernement d'aucun pays étranger, et de ne permeltre à aucun pays étranger d'intervenir dans le gouvernement de la France; ce décret était un préliminaire nécessaire à la cessation de la guerre. »

1 M. Desrenaudes, ancien collaborateur de Talleyrand à l'agence générale du clergé de 1780 à 1785, son ancien vicaire général, dans son court passage à l'évêché d’Autun.