Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 379

entrait effectivement dans les plans de mon prédécesseur, et j'y aurais souscrit avec plaisir. Mais le départ de M. de Goltz, sans prendre congé de notre cour, la marehe des armées prussiennes vers Coblentz, le retour de M. de Custine, qui a conformé par ordre sa conduite à celle de l’envoyé prussien, ont fait cesser ce moyen précieux.

A son défaut, vous pourrez vous adresser à M. Le Hoc, notre ministre à Hambourg, qui depuis peu s’est fait des liaisons intéressantes à Berlin. M. de Maulde, notre ministre à la Haye, pourra également vous seconder : sa position est très importante à raison des

rapports intimes qui existent entre la maison srathou-

aussi longue, mais je me suis laissé entrainer par le sujet; c'est presque de la conversation, et j'aime à causer avec vous.

« Veuillez agréer tous mes hommages.

« Le prince DE TaLLEYRAND. » (Public Record Ofjice.)

Le 21 décembre 1830, il écrira de Londres au ministre des affaires étrangères :

« Les événements survenus en Pologne m'ont rappelé ce que bien jeune encore j'avais éprouvé, avec toute la France, lors du premier partage de ce pays. Il est impossible d'oublier l'impression qu'il produisit dans le siècle dernier ; la politique de la France en fut flétrie, et jamais le duc d’Aiguillon, ministre des affaires extérieures, et le cardinal de Rohan, ambassadeur à Vienne, ne se sont relevés de la honte d'avoir ignoré les négociations qui précédèrent ce grand acte d'injustice et de spoliation. Plus tard, l'occasion la plus favorable se présenta pour rétablir le royaume de Pologne. L'Émpereur pouvait rendre à ce pays son indépendance, si importante pour l'équilibre européen. Il ne le voulut pas.

« En 1814, les chances de la guerre nous avaient amenés au point de ne pouvoir plus songer qu'à notre propre existence, et nous dûmes garder le silence lorsque se consomma l’asservissement de la Pologne. »