Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

2 MISSION DE TALLEYRAND

pable qu’elle ne l’a jamais été, et il faut bien qu’à la fin quelqu'un en devienne responsable.

La pétition du département de Paris cause ici du mouvement dans les deux sens" : les prêtres non assermentés ont attaqué les constitutionnels dans plusieurs

sait de Koch, Ruhl, Gensonné, Brissot, Lemontey, Brich, Baert, Ramond, Mailhe, Schirmer, Treil-Pardailhan, Jaucourt.

! Le 5 décembre, le directoire du département de Paris avait présenté au Roi, à titre de pélition individuelle, et non d’acte du département, un rapport lui demandant d'appliquer son droit de velo aux décrels du 29 novembre et jours précédents de l’Assemblée nationale, sur les troubles religieux qui entraïnaïent « à des mesures que « la Constitution, la justice, la prudence ne sauraient admettre ».

Dans ce document dont il était le rédacteur, M. de Talleyrand re proche à l'Assemblée nationale « de faire dépendre pour tous les « ecclésiastiques non fonctionnaires, le payement de leurs pensions, « de la prestation du serment civique; tandis que la Constitution a « mis expressément et littéralement ces pensions au rang des delles « nationales. Or, le refus de prêter un serment quelconque, de prêter « le serment même le plus légilime, peut-il détruire le titre d’une « créance qu'on a reconnue ?... » Il ajoutait : « L'Assemblée natio« nale refuse à tous ceux qui ne prêteraient pas le serment civique « la libre profession de leur culte. Or, cette liberté ne peut être ravie « à personne; aucune puissance n’a pu la donner; aucune puissance « ne peut la retirer; c'est la première, la plus inviolable de toutes

« les propriétés.

« Vainement on dira que le prêtre non assermenté est suspect; « mais sous le règne de Louis XIV, les protestants n’étaient-ils pas « suspects aux yeux du gouvernement, lorsqu'ils ne voulaient pas « se soumettre à la religion dominante? et les premiers chrétiens « n'étaient-ils pas aussi suspects aux empereurs romains? et les « catholiques n’ont-ils pas été longtemps suspects en Angleterre? etc.

« Sur un tel prétexte, il n’est aucune persécution religieuse qu’on « ne puisse justifier. « Un siècle entier de philosophie n’aurait-il done servi qu'à nous ramener à l'intolérance du seizième siècle par les routes mêmes de « la liberté? »

On sait que Louis XUI se rendit au vœu des membres du directoire du département de Paris.