Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 397

CIV CHAUVELIN AU MINISTRE !

Londres, le 10 juillet 1792, l'an IV de la liberté. Moxstur,

J'ai l'honneur de vous faire passer la copie d’une note de lord Grenville qui n’a été adressée hier matin, en réponse à la note du 18 juin.

Nous vous avions déjà annoncé, Monsieur, d’après

! Cette lettre, datée du 10 juillet, ne devait pas arriver aux mains du marquis de Chambonas. La veille, Brissot avait demandé la mise en accusalion du ministre de l’intérieur, du ministre de la guerre et du ministre des affaires étrangères ; il donnait pour molif du décret d'accusation contre ce dernier, qu’il avail tardé à informer l’Assemblée nationale de la marche des troupes prussiennes vers la frontière.

Le lendemain, le Roi annonçait à l'Assemblée que les ministres avaient donné leur démission, et qu'ils continueraïent leurs fonctions jusqu’à la désignation de leurs successeurs; cependant, l'intérim du ministère des affaires étrangères était remis au minisire de la marine, qui devait le garder jusqu'à la nomination de M. Bigot de Sainte-Croix, qui n’aura lieu que le 3 août. On se souvient que le prédécesseur de Chambonas et de Dumouriez au ministère de l'hôtel de la rue d'Artois, M. Delessart, avait été décrété d'accusation, également sur la proposition de Brissot; son procès s’instruisait à Orléans, où l’on avait transporté le dossier de sa correspondance avec Talleyrand, dans le premier voyage qu'avait fait l'ancien évêque d'Autun à Londres.

C'est au greffe de la cour d'Orléans qu'a été retrouvée la corres-