Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

398 MISSION DE TALLEYRAND

ce qui nous était connu des dispositions de ce cabinet, que cette réponse pourrait être conçue dans des termes extrêmement vagues, et si vous considérez l'extrême diversité des événements qui se sont succédé depuis quelque temps, vous ne serez sans doute pas étonné de la trouver telle.

On ne peut se dissimuler que tout ce qui s’est passé dernièrement à Paris n'ait produit ici l'impression la plus défavorable, et nous ne nous aventurons pas en disant que cette impression à été tout aussi forte dans le parti de l'opposition que chez les amis du ministère”.

Nous voyons cependant, Monsieur, au travers de la tournure négative de cette réponse, un relentum qui ne nous permet pas de douter que, selon les circonstances qui pourront survenir, cette cour ne se réserve de se jeter au milieu des parties belligérantes, et de ménager entre elles une paix honorable; car vous sentirez sans doute-comme nous, Monsieur, que la condition du désir de toutes les parties intéressées ne signifie pas autre chose.

pondance autographe de Talleyrand avec Delessart; et de là, rapportée aux Archives du département des affaires étrangères. (Voir Syre, Histoire de l'Europe pendant la Révolution française, 1. I, p. 362.)

On sait qu'il ne fut pas donné à M. Delessart d’invoquer la nègociation de Londres, devant ses juges, et qu'il fut compris parmi les victimes des odieux massacres du 2 septembre 1792.

1 Gazette universelle du 2 juillet 1792. — Londres, le 26 juin : « Les détails qui sont parvenus ici sur les événements qui se sont passés à Paris dans la journée du 20 (juin), ont rempli d'indiguation toutes les âmes honnêtes et sensibles, même les plus violents partisans de la révolution française.»