Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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la conservation ou au rétablissement de la paix entre les autres puissances de l’Europe, par des moyens propres à produire cet effet et compatibles avec sa dignité et avec les principes qui dirigent sa conduite ; mais les mêmes sentiments qui l'ont déterminée à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la France, doivent également la porter à respecter les droits et l'indépendance des autres souverains, et surtout ceux de ses alliés, et Sa Majesté a cru que, dans les circonstances actuelles de la guerre déjà commencée, l’intervention de ses conseils ou de ses bons offices ne pourrait être utile à moins que d’être désirée par toutes les parties intéressées.

Il ne reste donc au soussigné que de réitérer à M. Chauvelin l’assurance des vœux que Sa Majesté forme pour le retour de la tranquillité, de l'intérêt qu’elle prendra toujours au bonheur de Sa Majesté Très Chrétienne, et du prix qu’elle attache à son amitié et à la confiance qu’elle lui a témoignée!.

? La note du 18 juin et la réponse du 8 juillet étaient communiquées à l’Assemblée nationale dans la séance du soir du 18 juillet, dans les termes que voici :

« Le ministre des affaires étrangères envoie à l'Assemblée :

« 1° Copie d'une note adressée le 18 juin par M. Chauvelin, ministre plénipotentiaire de France auprès de S. M. Britannique, à milord Grenville, secrétaire d’ftat du Roi, pour lui témoigner de la part du Roi des Français la satisfaction que lui a causée la réponse amicale deS. M. Britannique, et la prier d'interposer ses bons offices auprès de ses alliés pour les engager à ne point fournir de secours aux en-

nemis de la France, et d'arrêter, par les moyens compatibles avec l’indépendance des Français, les progrès de la ligue par laquelle la maison d'Autriche, la cour de Berlin, la Russie, veulent allumer en