Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LORD LANSDOWNE. 431

efforts de la France pour être libre, n’ont point aimé qu’elle traçât une route nouvelle dans l’art des constitutions et opposât à l'expérience de l'Angleterre des essais, frappants du moins par leur hardiesse, et qui prêtaient des armes du moment à leurs adversaires. Ces motifs intérieurs ont insensiblement établi, entre ceux qu'on nomme démocrates et ceux qu'on nomme aristocrates dans les États-Unis, la question sur un point qui devrait être parfaitement étranger aux recherches des deux partis, c’est l'inclination pour les Français ou l’inclination pour les Anglais. Mais cette

sont constatés, soit par la correspondance, soit par le témoignage des républicains français qui ont vécu dans les États-Unis.

« Ceux qui, après le 31 mai, pour se dérober à une mort certaine et non méritée, furent obligés de chercher un asile en terre étrangère, ont trouvé grâce devant la loi, qui leur a permis de rentrer en France.

« Le même motif qui les forca de fuir empêche le citoyen Genêt de rentrer.

« Il me paraît donc avoir le même droit à l’indulgence et même à la justice du gouvernement.

« Je n’hésite donc point à proposer au Directoire exécutif de renvoyer le présent rapport au ministre de la police générale, pour qu’il présente un projet d'arrêté tendant à la radiation définitive du nom du citoyen Genêt, inscrit sur la liste générale des émigrés. » (Rapport de Talleyrand au Directoire exécutif. Fructidor an VIL Archives des affaires étrangères.)

Le T fructidor, Talleyrand écrivait à Genêt :

« J'ai bien du plaisir, Citoyen, à vous informer que le Directoire exéculif a pris, le 7 de ce mois, un arrêté par lequel, après avoir rayé définitivement votre nom de la liste des émigrés, il vous presse de rentrer sur le terriloire de la République. Je me félicite d’avoir été à même de contribuer, autant qu’il a dépendu de moi, à une détermination que désiraient de voir prendre tous les vrais amis de la liberté que vous avez servie avec tant de zèle. »