Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
A LONDRES. 15
VIT BIRON A TALLEYRAND
À Valenciennes, {7 décembre 1791.
Je vous remercie de vos lettres et de vos nouvelles. Je suis enchanté de Narbonne; ilrend un grand service en prouvant qu'avec de Pactivité, de Pesprit et de la grâce on est un très bon ministre et que l’on vaut mieux que tous les vieux et inutiles routiniers par qui on laissait si constamment gâter les affaires; la mesure est grande, belle et excellente si vous êtes sûr de la PRuSSE, qui seule peut vous répondre de l'Empereur. Si cela n’est pas, vous jouez à quitte ou double un bien mauvais jeu. M. Delessart ne vaut donc pas mieux que les autres et ne sait apparemment pas qu'il sera pendu pour eux et pour lui, car dans ce moment-ci lenteur est trahison. Tous les moyens pour la Prusse sont encore dans leur entier. Je crois pouvoir répondre que nous n'y avons perdu personne. Je les donnerai dans le plus grand et dans le plus évident détail, si vous voulez m'envoyer Sainte-Foy ou quelqu'un de bien, car je ne veux pas risquer de perdre personne pour une chose que lon ne veut pas faire. Il m’est impossible de quitter l'armée dans ce moment-ci. Rien au monde n’y ferait consentir