Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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qui fût peu de chose aux premières ouvertures, mais qui annonçât des arrière-pensées. — Vous avez été proposé, à cela on à répondu : S'il n’y avait pas de guerre, à la bonne heure, mais nous avons trop peu d'officiers sûrs, ete., ete. J'ai insisté en disant que vous ne commandiez pas une armée; la réponse a toujours été : — M. de Rochambeau n'irait pas tout seul, M. de Biron va être lieutenant général, il sera très activement employé, ete.; el puis enfin, on est arrivé à la raison du cœur : — Un ami de M. le duc d'Orléans ferait mauvais effet dans le moment actuel ; les royalistes en seraient effarouchés. — On sait bien que M. de Biron n’est capable que de choses nobles, mais il ne faut pas donner de linquiétude à tous les nouveaux royalistes, etc., etc., etc. Voilà ce qu'ont beaucoup dit, mais cependant très bas, tous les partisans des Autrichiens, et le nombre en est assez grand à Paris. — Après huit jours de pourparlers, on est revenu à moi, ef l’on m'a dit : Pourquoi n'iriez-vous pas en Angleterre ?— Parce que je ne suis pas à cela, à une énorme distance, aussi bon que M. de Biron, qu'il

faut nommer. — Après mille choses dont je vous épargne l'ennui, — M. Delessart m'a proposé catégo-

riquement d'aller en Angleterre, et m'a dit: C'est précisément parce qu'il est extraordinaire que vous alliez en Angleterre que vous y êles bon; — on jugera à Vienne et à Berlin que nous avons véritablement l'intention de faire quelque chose. — Je lui ai dit que

je lui répondrais aujourd’hui, et ma réponse sera que 3