Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 53 les troupes à cheval anglaises, et que j’exigeais qu’on les rendît à Douvres à ses frais et que tous les risques jusques à Calais fussent à son compte. Je lui offrais, moi, 25 livres sterling, et je crois que je serais parvenu à couper le différend par la moitié. Les chevaux achetés par lots aux encans seraient revenus à beaucoup meilleur marché, mais ce n’est pas cette économie qui doit le plus nous occuper. Celle de sauver le change est bien plus grande et bien plus importante, et quoi que l’on puisse dire, voici comme je la crois possible, Il faudrait emprunter à une ou plusieurs maisons de banque de Londres une somme double de celle que on voudrait employer à l’achat des chevaux, et en payant l'intérêt par mois au taux demandé qui n’excéderait pas 1 pour 106 par mois. La somme entière pourrait être de deux cent mille livres sterling. Cent seraient envoyées en France pour y faire des achats considérables de vin, d’eau-de-vie et de toutes les marchandises qui se débitent bien en Angleterre. Cette somme de cent mille livres sterling gagnerait sur le change à Paris ce qu’elle perdrait à Londres. On adresserait les marchandises dans différents ports d’Angleterre; on chargerait quelqu'un d’intelligent de les vendre à des négociants avec une remise légère, mais suffisante pour les décider à les acheter. Cette opération faite deux fois, ce qui pourrait être prompt et facile, avec l'argent qui résulterait de cette vente, on rembourserait la maison de banque qui en aurait prêté. Goy, qui est ici, pourrait y servir très utilement. Il me