Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCGE INÉDITE 277

nom de nous trois, je vais rappeler ici le résultat de notre conversation.

Depuis ma lettre du 27 mars à M. d’Archenholtz" jusqu'à mes deux notes de décembre à mes aides de camp? et ma lettre du même mois à M d'Hénin’, j'ai pu envoyer des renseignements que vous-mêmes avez vérifiés. L'arrêté coalitionnaire que mon existence compromettait le repos des gouvernements actuels, vous a été confirmé par des ministres. Le roi de Prusse lui-même a parlé de la haine autrichienne contre moi]; le prince Henri‘, Hertzhberg* et tant d'autres sont aussi persuadés que nous de l’insuffisance des bons arguments et des considérations honnêtes, et, d’après ce que vous avez vu et entendu sur les autres points, je ne puis guère que répéter ce que vous savez et ceque moi-même j'ai déja mandé.

J'observerai cependant qu’en forçant le gouvernement anglais à renier sa part de notre détention, [en faisant renoncer le roi de Prusse à son rôle de geôlier, en réduisant enfin la combinaison de nos gardiens à l'empereur seul], nos amis ont réussi à marquer le but qui doit réunir leurs efforts. C’est là que doivent être dirigées toutes les représentations pu-

1. Lettre II.

2. Lettres XII et XIII.

3. Lettre XV.

4. Frère de Frédéric le Grand et oncle de Frédéric-Guillaume I, il avait accueilli très amicalement, en août 1785, La Fayette, qui écrivait à son sujet, à Washington, le 8 février 1786 : « C'est la meilleure connaissance que j'aie faite ; je n’examine pas quel est le plus grand général, de son frère ou de lui, question qui divise le monde militaire; mais à des talents du premier ordre comme guerrier et comme politique, à une instruction littéraire parfaite et à tous les dons de l'esprit il joint un cœur honnête, des sentiments philanthropiques et des idées raisonnables sur les droits de l'humanité. J'ai passé quinze jours avec lui à sa maison de campagne, et nous avons conservé une correspondance. » L'intervention du prince

Henri fut inutile auprès du roi son neveu. Cf. lettre XXIV, n. 1. 5. Cf. lettre XV, p. 252, n. 1.