Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 279

moins heureux d’avoir [publiquement] constaté l’honorable animadversion de M. Pitt et de ses coopérateurs. [Mais en divisant sur notre affaire, non seulement leur Chambre soi-disant représentative, mais l'Europe entière, nos patriotes défenseurs ont vivement affecté nos adversaires et nos partisans. Leur ministère a tergiversé; le roi de Prusse a lâché prise ; et je ne doute pas que leurs démonstrations ne soient également redoutées à Vienne. La translation en Autriche ou quelque démarche américaine leur donnera peut-être occasion de reparler de nous’, et c'en est une pour les whigs anglais de démontrer aux calomniateurs qu'ils sont également éloignés de la tyrannie anarchiste et de la tyrannie couronnée.]

Depuis ma captivité, les ambassadeurs américains sont constamment occupés de moi. Envois publics et secrets d'argent, secours à mes aides de camp, nouvelles de ma famille, demandes pour ma délivrance, qui du moins ont été préservatrices, voilà ce que je leur dois. [Mais je souhaite, pour les États-Unis autant que pour moi, que ces démarches soient connues, et] j'attends avec empressement qu'une réclamation publique exprimant leur estime et leur bienveillance, [mais se gardant bien, surtout, d’atténuer] mes honorables et précieux titres à la haine coalitionnaire, que cette réclamation, dis-je, signifiée à l'empereur et soutenue par mes ‘concitoyens américains dans les États maritimes et par l'opposition anglaise, attaque avec éclat les derniers retranchements de ma prison?.

1. C'est ce qui arrivera en effet au Parlement anglais, mais seulement en décembre 1796. 2. On voit par ces expressions que La Fayette eût poussé les Etats-