Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)
364 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE
les gouvernements monarchiques veulent détruire la liberté partout; les gouvernements républicains ne veulent pas létablir dans le moment actuel; il ne me reste de place que dans le cœur de mes amis, et j'ai besoin de ne rien perdre de celle que j'ai dans le vôtre.
Adieu, ma chère tante, si vous êtes avec elle; adieu, ma chère Virginie, qui vous tenez, dit-on, si droite à présent; adieu, mon cher cœur, à qui je demande pardon d'avoir fait de la peine. Georges et moi vous embrassons de toute notre âme.
LerrTRe LI. La Fayette à Louis et Alexandre Romeuf.
Wittmold, 21 nivôse!.
Il faut avoir senti toute l'anxiété que j'éprouvais, mes bons et chers amis, pour juger avec quelle joie j'ai appris de vos nouvelles. Mais qui mieux que vous connait l'inquiétude pour un objet du plus tendre attachement? Vous voilà donc rapprochés de nous ; me voilà prêt à voyager de votre côté; il est probable que vous me procurerez bientôt l'inexprimable plaisir de vous embrasser. La mer, les précipices et les loups vous ont bien maltraité, mon cher Louis, mais je suis sûr que pour vous réunir à moi vous vous sentiriez guéri. Nous avons craint longtemps pour votre ile? et pour vous; la dernière poste à rassuré le patriotisme et l'amitié. J'espère que Île prochain courrier portera des détails sur votre santé, votre situation, vos projets. Le mien sera toujours d’être
1. 10 janvier 1799. 2. Malte.