Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

DE LOUIS EVE vel

Sully ne se borna point à de bizarres spéculations, il méprisoit les esprits systématiques : ce n’est que dans l’économie qu’ik trouvoit des ressources. Exciter l'industrie, protéger l’agriculture, encourager le commerce; voilà toute sa politique, toute ses ressources et tous ses moyens financiers. Je ne m'étonne plus si mon aïeul, le Grand. Henri, que mon cœur chérit et révère , avoit acquis, par les services de cet excel lent ministre, le cœur des Français. Henri étoit adoré, et cependant j'ose vous assurer qu'il ne pouvoit pas aimer le peuple d’un amour plus tendre que celui que je porte à tous mes sujets. M. de Forbonais sera pour moi le Sully du siècle de Henri. Depuis quaranice-ans vous avez occupé des places, où votre noble désintéressement a fait époque: Vous avez prouvé que vos connoissances étoient réelles, que vos talens n’empruntèrent rien des faux systèmes : osez entreprendre et exécuter; soyez le bienfaiteur de la nation , le guide de nos financiers ; le conseil de votre roi ; sauvez l'Etat, venez, accepter la place dont vous êtes digne.

LOUIS.