Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

DE LOUIS XVIE êx

finances aux hommes les plus habiles, puisque ; de son aveu même, tous leurs plans w’offroient que ruine et oppression. Lorsqu'il prioit et conjuroit M. de Forbonais d’être son Sully, le monarque n’avoit pas réfléchi sur immense distance qui existoit entre Henri IV et lui. Tout homme honnête et impartial lui rendra , cependant, la justice qu’il réclame dans le parallèle qu’il fait; et pourra mème penser que ses intentions étoient aussi pures que celles du premier des Bourbons: mais la pureté seule est une qualité stérile ; il lui manquoit cette active bienveilfance qui animoit le Grand-Henri, et qui le distingua si glorieusement de la foule de rois qui l’avoient précédé, et qui l'ont suivi. Il lui manquoit cette persévérance et cette imperturbabilité dans l’exécution, si essentielle et si eflicace dans la répression des abus. Le petit nombre de lettres, que nous. venons de parcourir , suffit pour prouver qu’il n’avoit aucun des talens nécessaires pour la situation dans laquelle il se trouvoit placé, et pour l’entreprise difficile qu’il avoit formée.

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