Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

8o CORRESPONDANCE

Eté celui de ses collègués , l’histoire rendra à M. Necker la justice de reconnoiître que ce méloit pas la le sien.

I] paroît que le roi étoit dans une grande erreur à ce sujet, et qu’il avoit pris le remède pour le mal. Ce n’étoit mi les emprunts , ni les impôts qui le constituoient , ce mal; c’étoit la dette qui les nécessitoit ; et bien loin d’être imprévue, on l’avoit toujours eue devant les yeux.

Tel avoit été le but de l’honnète et clairvoyant Turgot, en introduisant la plus sévère économie dans toutes les parties de l’administration. Ce ministre avoit à combattre les dilapidations et les prodigalités de tous les genres; à mettre un frein aux folles dépenses de la reine et des frères du roi; à arracher le trésor public des mains des favoris; à devenir, en un mot, le Cerbère de l'Etat. Ce r'étoit pas, il faut en convenir , un moyen bien galant de rétablir les finances épuisées ;

mais c’étoit le seul moyen eflicace qui restoit.

11 faut aussi que le roi se trompät, lorsqu'il assure qu'il a confié le département des

finances