Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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» de porter ce dernier coup au calvinisme » dans vos Etats...»

La plainte portée par le clergé, de l’audace avec laquelle les protestans osoient retirer leurs enfans de dessous la tutéle des prêtres romains , étoit certainement bien fondée. Enhardis par la tolérance du moment, les religionnaïres’se rendoient quelquefois coupables de cette infraction des lois. Ne pouvant, sous ce régime tyrannique, suivre le premier vœu de la nature, sans agir contre leur conscience ; leurs mariages n'étant pas reconnus, et étant même prohibés; ce lien sacré chez toutes les nations, et la première, la plus forte base de l’ordre et des mœurs , leur étoit interdit. Placés entre la honte légale, et la honte du crime, ils ne pouvoient hésiter; lPillégitimité de leur union suivoit leurs malheureux enfans dans la société ; et condamnés ainsi, en naissant, à l’infamie, ils ne pouvoient, évidemment, trouver leur salut que dans le giron de l’église. Quelquefois, cependant, ils osoient les enlever, ou plutôt les dérober de cet asile sacré: et quelle est l'ame ascez aveuglée sur l'influence puissante