Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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avoit dû le croire pénéiré ; il sourit de cét enthousiasme des deux ordres, contre lequel ik avoit eu le courage d’endurcir son ame; et il témoigne un plus grand intérêt pour leurs priviléges, qu’ils n’avoient su en montrer euxmêmes. . Les motifs qw’il allègue pour justifier une conduite, qui auroit pu être très-patriotique et très-louable, en toute autre circonstance , ont ici un air de singularité. Pourquoi le roi se détermine-t-il contre les décrets formels de l’assemblée nationale; et contre le vœu exprès des ordres privilégiés , à refuser sa sanction à ces sacrifices, et à leur conserver des priviléges auxquels ils ont renoncé ? « Parce que, dit-il, le peuple français pourroit l’accuser un jour d’injustice où de foiblesse. » Quel peuple extraordinaire et sin gulier, si, après avoir gémui, pendant tant de siècles ; sous le poid$ accablant des priviléges , une affection soudaine et inconcevable pour ses anciens fers, pouvoit l’engager à accuser

d'injustice celui qui les en avoit affranchis !

- On peut concevoir que si le peuple s’étoit