Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

LS

DE LOUIS £&VI. 147 Cest alors que le peuple français pourroit un jour m’accuser d’injustice ou de foiblesse. M. l’archévêéque, vous vous soumettez aux décrets de la Providence ; je crois m’y soumettre, en ne me livrant point à cet enthousiasme qui s’ést emparé de tous les ordres, mais qui ne fait que glisser sur mon ame. Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour conserver mon clergé et ma noblesse. » Il y a, dans cette déclaration du roi, une apparence de grandeur et de fermeté, qui ne concorde pas infiniment avec son caractère ordinaire d’inconstance et d’indécision. Il avoit, en quelque façon , sanctionné déjà virtuellement ces décrets de l’assemblée nationale , dans la réponse qu’il avoit faite à son président ; il avoit accepté le titre de Restaurateur de la liberté française ; et il s’étoit joint à sa noblesse, et à son clergé, pour rendre graces à la divine Providence de ces brillans sacrifices , que leur générosité et leur patriotisme les avoit engagés à faire.

Dans cette lettre, à l’archevèque d’Arles, il manifeste l’opposition la plus marquée à tous les sentimens, dont l'assemblée nationale

ao *