Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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extraordinaire, si on ne le trouvoit celairement consigné à la fin de cette lettre. « Si la volonté du peuple se prononçoit, j’aurois fait mon devoir. Si la force m’obligeoïit de sanctionner , alors je céderois ; mais, alors, il n’y auroit plus èn France, ni monarchie , ni monarque ; et ces deux choses ne peuvent subsister qu'aux lieux où le clergé forme un ordre anguste et respecté, où la noblesse jouit de quelque considération , et peut se placer entre le peuple et le roi. » Si, par les mots monarchie et monarque, le roi entendoit ce que ces mots signifient littéralement , la volonté d’un seul individu dans l'Etat , exclusivement à toutes les autres; ou s’il vouloit dire la continuation des abus qui secrifient, aux ordres privilégiés , les droits et les libertés de toute la nation, il avoit raison. Maïs après Pexplosion qui avoit eu lieu au mois de juillet; et après le sacrifice de ces abus et de ces priviléges, par la noblesse et le clergé, une pareille monarchie et un pareil monarque ne pouvoient plus exister. C’étoit la l’erreur du roï. Ceux qui Pentouroient, l’avoient persuadé que cette révolution n’éloit qu’une

effervescence passagère ; que ; revêtu, comme