Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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DE LOUESIX VE 181

» D’après cet exposé très-simple de ce dont j'ai été le témoin, ne suis-je pas en droit de croire, 1.° que le roï n’exigea pas de ses ministres de signer leur avis sur la guerre ; je n’en ai jamais entendu parler à aucun d’eux ; madame Roland, ni M. Dumourier n’en disent rien dans leurs Mémoires ; le fait étoit cependant assez important : 2.° que si le roi n’avoit pas été autorisé, par ses conseils particuliers, à consentir au décret, il ne lPauroit pas fait : 5.” que la cour dut marquer de la répugnance, en public, pour cette guerre, mais en être bien aise en réalité ; n’étoit-ce pas, en effet, le seul moyen de s’assurer de puissans secours au-dehors, et beaucoup de partisans audedans ? »

» Mais qui donc a véritablement nécessité cette guerre si désastreuse dont se plaint M. Mallet-du-Pan? Demandons le lui, il aura peut-être d'autant moins de peine à nous Vapprendre ; qu'après avoir été initié dans tous ces secrets , ïl a été, de son aveu, l’agent très-actif des puissances coalisées. N'est-ce pas le cabinet d'Angleterre, l’insatiable ambition de cette cour dévorante, les folles espérances des princes combinés ; se soumettant