Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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qui on ne reprochoit que d'avoir déplu à ces messieurs en faveur, et tous les coupables qui avoient été trop punis.

Vous avez entrepris des réformes utiles dans ma maison militaire, mais bien de gens ont conçu des alarmes; je devois appréhender que le mécontentement n’entrainât des troubles pareils à ceux de la Ligue et de la Fronde ; et alors j'ai été obligé de renvoyer à des temps plus heureux, le moment si cher à mon cœur, où, bannissantune vaine pompe, je n'aurai plus d'autre maison que les hommes de bien, tels que vous, qui m'entourent ; et pour gardes, les cœurs des Français.

C’est dans cette circonstance orageuse, mon cher Malesherbes, que vous me demandez votre retraite : non, je ne vous Vaccorderai pas, vous êtes trop nécessaire à mon service: et quand vous aurez lu cette lettre en entier, je connois assez votre ame sensible, pour croire que vous cesserez de me la demander.