Cour d'appel de Lyon. Procès-verbal de l'audience solennelle de rentrée le 4 Novembre 1873. Camille Jordan
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l’excire en l'encourageant (1) : « Comment vous expri-
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mer, mon ami, l'enthousiasme que m'a fait éprouver votre traduction de Klopstock ! J'ai pleuré en la lisant comme si j'avais tout à coup entendu la langue de ma patrie après dix ans d'exil..... C'est là le vrai talent, celui de l'âme. L’imagination de Châteaubriand, à côté de cela, ne paraît que de la décoration, Le réel, le sincère est dans ces odes. Il y a une vie derrière ce style. .. Mon père a dit en lisanc cette traduction : Elle met le traducteur sur la première ligne des écrivains. »
Et plus tard, lorsqu'elle a fait connaissance avec son
Discours sur l'éloquence pendant la Révolution, elle lui
écrit encore (2) : « Faites-vous quelque chose de votre
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discours ? Il y avait tant de pensées et d’éloquence, que ce serait vraiment dommage qu’une telle chose ne fût connue que de votre Académie. Je ne sais pourquoi vous négligez la gloire. Je ne sais pourquoi vous ne considérez pas comme un devoir de faire usage de vos talents dans le noble sens que votre âme vous inspire. Je crois que c'estune grande erreur de borner les devoirs au cercle des vertus domestiques. Cette émotion qu'on éprouve quand on exprime ce qu'on a dans l'âme, est une impulsion à laquelle il nous faut céder et qui nous vient d’une céleste source. »
(1) Coppet, 3 juillet 1803. (2) Chaumont (Loir-et-Cher), 7 mai 1810.