Danton

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fit justice lui-même. Aussi contribua-t-il à la création et à l’organisation du tribunal criminel du 17 août 1792, destiné à juger les conspirateurs royalistes. Mais, hélas! il était trop tard : cette institution ne rendit pas le calme aux cœurs inquiets et l’aveugle colère des Parisiens salit un instant la Révolution par les massacres des 3, 4 et 5 septembre.

Que se passa-t-il donc alors qui pût être imputable à Danton ?

Le 2 septembre, sous le coup de nouvelles terribles, la Commune ordonne la formation d’une armée parisienne de 60,000 hommes. Ces volontaires, farouches et héroïques, n’entendent parler, au moment de marcher à l’ennemi, que de conspirations royalistes, que de pièges se-. crets, que de trames ourdies contre la Révolution. « Laisserons-nous derrière nous, se demandent-ils, nos plus mortels ennemis prêts à égorger nos femmes et nos enfants ? » Cependant le tocsin sonne sans relâche : les cœurs se troublent, les têtes s’égarent. Danton voit le danger et s’écrie que.ce tocsin n’est point un signal d’alarme : «C’est, dit-il, la charge sur les