Danton

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servir la patrie. Ils repoussèrent ces avances loyales, quoiqu'ils aimassent, eux aussi, la Révolution ; mais ils écoutaient. trop les rancunes de Mme Roland, dont l’âme, pourtant haute et républicaine, ne savait pas oublier les injures. C’est donc avec des mains pures du sang de septembre, que Danton travailla à l’œuvre de

la défense nationale. Il apparaît comme l’organisateur de ce grand

mouvement patriotique qui souleva la France, en septembre 92, contre l’invasion. Oui, c’est la parole de Danton qui souffla au cœur des volontaires l’ardeur de vaincre ou de mourir, et son âme passa dans les éloquentes proclamations de la Commune de Paris. Dans ce mois si triste et si glorieux, il est la personnification de la patrie en danger.

Et ce rôle d’orateur ne lui suffit pas : il est l'homme d’État de la Révolution. Il empêche les partis d’en venir aux mains. À force de prècher la concorde, il retarde l’éclosion des luttes fratricides. Il donne aux Français l'illusion sainte de croire un instant que tous leurs cœurs battent à l’unisson: de cet accord sublime est

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