Danton

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comprendre aux Girondins la nécessité politique de cette dictature provisoire de Paris. Surtout, il les avait adjurés de dépouiller leur défiance pour la démocratie, de moins écouter leurs instincts trop délicats, d’être enfin peuple :

«Je dois vous dire la vérité, s’était-il écrié le 27 mars 1793, je vous ja dirai sans mélange ; que m'importent toutes les chimères que: l’on peut répandre contre moi, pourvu que je puisse servir la patrie! Oui, citoyens, vous ne faites pas votre devoir. Vous dites que le peuple est égaré ; mais pourquoi vous éloignez-vous de ce peuple ? Rapprochez-vous de lui, il entendra la raison. La révolution ne peut marcher, ne peut être consolidée qu'avec le peuple. Le peuple en est l'instrument, c’est à vous de vous en servir. En vain dites-vous que les sociétés populaires fourmillent de dénonciateurs absurdes, de dénonciateurs atrocés. Eh bien ! que n’y allez-vous } Une nation en révolution est comme l’airain qui bout et se régénère dans le creuset. La statue de la liberté n’est pas fondue. Ce métal bouillonne, si vous n’en surveillez le fourneau, vous serez tous brülés. »