Danton

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À ces avances fraternelles, les Girondins répondirent, nous l’avons vu, par l'accusation calomnieuse de Lasource. Dès lors Danton abandonna ces obstinés aux colères de la Montagne, et la lutte fratricide s’engagea sans pitié entre la droite et la gauche de la Convention.

Le 9 avril, une section de Paris vint solliciter à la barre la mise en accusation des Girondins. Ceux-ci ripostèrent en demandant que le président et les secrétaires de la section coupable fussent traduits au tribunal révolutionnaire. Danton s’y opposa en termes éloquents.

« C’est une vérité incontestable, dit-il, que vous n’avez pas le droit d'exiger du peuple ou d’une portion du peuple plus de sagesse que vous n’en avez vous-mêmes. Le peuple n’a-t-il pas le droit de sentir des bouillonnements qui le conduisent à un délire patriotique, lorsque cette tribune semble continuellement être une arène de gladiateurs ? N’ai-je pas été moi-même, tout à l’heure, assiégé à cetie tribune ? Ne m’at-on pas dit que je voulais être dictateur? »

Et il rappelle que des administrateurs du Finistère ont demandé sa tête. Est-ce la peine de