Danton

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gardez-vous d'insérer un article qui contiendrait cette présomption injuste; en passant à l’ordre du jour, adoptez une espèce de question préalable sur les prêtres , qui vous honore aux yeux de vos concitoyens et de la postérité.»

Si Danton songe à l'avenir, il n'oublie jamais les nécessités présentes et surtout la lutte défensive de la France contre l’Europe. Sans cesse il s'efforce de tourner les yeux des hébertistes, des robespierristes, des modérés, vers la frontière où se joue la destinée de la nation. Il nest pas un discours de lui qui soit d’un homme de parti, d’un ambitieux, d'un sectaire : il voudrait envoyer à l’armée, devant l'ennemi, tous ces rivaux qui luttent d’influence au club, à la Commune, dans les comités. Il croit que ces partis irréconciliables peuvent du moins s'unir contre l'Allemand et ajourner leur querelle après la victoire. Mais il n'aime pas la guerre pour la guerre, et, le 15 juin 1793, il pose ce principe que le peuple français ne peut jamais faire de guerre offensive. Sans doute la France a pris l'initiative de la guerre contre l’Europe, mais c’est pour pré-