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son caractère assez vif sans énerver sa volonté et qui se fit obéir avec amour du moins docile de ses quatre enfants. Toute sa vie, l’homme d’État adora sa mère commeil adorait la France : les grands patriotes de la Convention étaient tous de bons fils.

Sa première enfance fut, pour ainsi dire, confiée à la nature, selon le goût du temps et 1 usage du pays. Nourri par une vache, il prit ses premiers ébats au milieu des animaux, dans les champs. C’est ainsi qu’un double accident le défigura pour la vie : un taureau lui .enleva, d’un coup de corne, la lèvre supérieure. Il s’exposa de nouveau, avec insouciance : un second coup de corne lui écrasa le nez. Plus tard, la petite vérole le marqua profondément. De là vint sa laideur si visible, mais que faisaient oublier des yeux pleins de feu, un grand air d’intelligence et de bonté.

Les exercices physiques tinrent une grande place dans son éducation, pour laquelle sa mère s’inspirait sans doute des plus sages préceptes de Jean-Jacques Rousseau. Ainsi il était passionné pour lescrime, la paume et surtout