Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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cèrent ne vouloir traiter que pour des chevaux de trait. Parmi les renoncialions se trouve celle du sieur Chambaud, dont il a été parlé tout à l'heure, et dont nous parlerons à notre tour. Ces faits prouvent assez qu'il n’y avait pas un grand empressement à répondre à l’appel du Gouvernement. Et, en effet, les fournisseurs étaient retenus par la crainte que l’extraction des chevaux ne füt prohibée à l'étranger; c’est aussi ce qui détermina tous les marchands, sans exception, à exiger la garantie du payement pour les chevaux saisis à l'étranger, condition que le ministre crut devoir repousser énergiquement. Il est à remarquer que les soumissionnaires, réunis plusieurs fois au ministère, persistèrent pendant près de trois semaines dans leur exigence d’une garantie réduite enfin à 300 fr. par tête de cheval saisi, mais que le ministre refusa constamment. Le dépouillement des soumissions fit voir qu’elles stipulaient des prix supérieurs à ceux du tarif budgétaire, depuis 7 millions jusqu’à 500,000 fr. Une seule était au-dessous du tarif, et présentait un bénéfice pour l'État de plus d’un million. Cetle soumission était souscrite par le sieur Jourdan, qui n’était ni un capitaliste ni un marchand de chevaux. Mais il importait trop au Gouvernement de traiter et de déjouer la coalition des marchands, pour que le ministre ne s’empressäl pas d’accepter celle soumission au risque de n’en rien tirer. A l’expiration du délai fixé pour le versement de son cautionnement, le soumissionnaire présenta un homme très-solvable qui consentait à entrer dans l'affaire, mais qui insistait comme les autres sur la garantie. Cependant il abandonna cette prétention, que le ministre n'aurait jamais acceptée, mais à la condition qu’il ne serait point passé d’autre marché pendant deux mois, condition qui fut consentie, mais verbalement, par le ministre, et qui assurait au Gouvernement l'icquisition de 14,000 chevaux tirés de l'étranger, dont seulement 3,000 de trait, Ce second soumis-