Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
D
Lens sionnaire était le sieur Chambaud, et le marché date du 28 août.
Vers le 8 ou le 10 septembre, le Gouvernement eut avis que la prohibition générale pour l'extraction des chevaux avait été prononcée par les états d'Allemagne, et allait être notifiée. Dans cette occurrence, le ministre se vit contraint à passer en toute hâte de nouveaux marchés, afin de parvenir à tirer d'Allemagne, malgré les prohibitions, le plus de chevaux qu'il serait possible. Il devenait impossible de rester dans les délais et dans les prix du premier marché de 14,000 chevaux; aussi, le 11 septembre, furent passés deux marchés à des prix qui dépassaient de fort peu le tarif budgétaire, mais qui ne furent obtenus que parce que les marchés concédaient plus d’un tiers de chevaux de trait à prendre à l’intérieur. Il faut savoir que, lorsqu'il s’agit de fournitures de chevaux, les marchands préfèrent celles des chevaux de trait, qui assurent des bénéfices plus certains, et qui offrent moins de difficultés. Dans les circonstances dont nous parlons, comme en 1831 et 1832, les fournisseurs n’ont consenti à prendre des engagéments pour des chevaux de selle qu'à moins d’avoir à fournir une forte proportion de chevaux de trait à prendre à l’intérieur, espérant se compenser ainsi pour les chances de perte que présentait la fourniture des chevaux de cavalerie, à cause des difficultés que pouvait offrir l'extraction, dans le cas plus que probable des prohibitions étrangères.
La passation des marchés subséquents à celui du 28 août autorisait les sieurs Chambaud et Jourdan à demander la résiliation de ce marché du 28 août ; elle eut lieu : le ministre ne crut pas pouvoir s’y refuser, du moment où les circonstances le forçcaient à ne pas observer le délai de deux mois accordé verbalement à ces fournisseurs.
L’honorable M. Mérilhou nous fait un reproche d’avoir donné un nouveau marché au sieur Chambaud. Je fais observer d’abord qu’il s'était déjà mis en mesure de fournir, que ses