Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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pres à la reproduction, lesquelles eussent été placées à portée des étalons militaires chez des cultivateurs de confiance, à

la seule condition de les nourrir, de les faire travailler modé-

rément, de livrer au Gouvernement les poulains à prix dé-

battu dès l'âge de quatre ans; enfin de rendre les mères à

l'administration de la guerre sur sa première demande. C’é-

tait un moyen puissant d'encourager la reproduction, et en

même temps c'était un moyen (rès-économique de créer pour’ l'armée et de lui conserver une bonne réserve de chevaux

de selle; car ces 2 ou 3,000 juments auraient pu pour

la plupart être replacées dans les rangs après une ou deux

gestations. On sait que les départements qui avaient obtenu

précédemment du Gouvernement l’adjonction d’étalons mili-

taires à leurs dépôts de remonte s’associèrent à cette utile

mesure par des achats de juments poulinières qui ne furent

jamais payées moins de 1,000 à 1,200 fr. On peut donc, sans

aucune exagération, estimer à 200,000 fr. la différence qui

ressortirait à l'avantage de PÉtat sur le prix des 2,000 ju-

ments poulinières à retirer des corps, au lieu deles faire acheter par l'entremise des dépôts de remonie.

CONCLUSIOX.

De tout ce qui précède il résulte que l'opération de la remonte extraordinaire a été conduite et réalisée selon les intérêts du trésor et au plus grand avantage de l'État, malgré les difficultés de tous genres dont l'exécution des marchés à l'étranger était environnée. Il suflit des chiffres qui ont été produits, pour prouver, 1° que les marchés de 1840, loin d’être onéreux à l’État, loin d’occasionner au trésor les sacrifices que les circonstances semblaient rendre inévitables, ont procuré à l’armée 33,361 chevaux pour une somme de beaucoup inférieure à celle accordée par le tarif des achats effectués à l’intérieur depuis le 1e: janvier 1839; 2° que, pour lPEtat, le bénéfice relatif sur les chevaux provenant des marchés est d'environ 800,000 fr., en ne tenant compte que du nombre des chevaux ; 3° enfin que ce bénéfice relatif serait