Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

414$

maréchal Saint-Cyr, il soutint pendant deux jours les cforts des Austro-Russes, et débouchant plus tard avec impétuosité sur Pirna, vint donner la main aux débris du corps d’armée de Vandamme. A Leipsick, dans le cercle de feu où 80,000 Francais faisaient face à 250,000 assaillants, pendant trois jours le général Pajol mena successivement à la charge tous les corps de cavalerie qui furent mis sous ses ordres, disputant le terrain pied à pied, reprenant rapidement celui qu’il avait été forcé d’abandonner. Grièvement blessé d’un obus qui éclata dans le ventre de son cheval, il fut laissé parmi les morts ; le dévouement de ses officiers leur inspira l’idée de rechercher son corps. Au milieu de tant de débris, Pajol fut retrouvé, respirant encore, et fut rapporté à l’ambulance. Quelques mois plus tard, il était à cheval, le bras en écharpe, défendant le sol sacré de la patrie, à la tête de l’armée d’observation de la Seine et de l'Yonne, Du 17 au 19 février 1814, il manœuvra sur Montereau ; l'appui que devaient lui préter les corps irréguliers se faisait attendre, les forces del’ennemi s'accroissaient; il allait céder au nombre et se reployer, quand, sur un avis de l'Empereur, le général Pajol tente un dernier effort : une charge audacieuse le rend maître de Montereau ; le pont est franchi; l'ennemi, dont le général Gérard renversait les masses, poursuivi sur les deux rives de l'Yonne, abandonne toule son artillerie et 5,000 prisonniers, La décoration de grand officier de la Légiond'Honneur futla récompense de cette glorieuse action , la dernière de cette guerre, à laquelle ses forces épuisées permirent à Pajol de prendre part.

Le 21 mars 1815, le général Pajol se soumit au gouvernement impérial, restauré par les fautes de ceux qui froissaient toutes les susceptibilités nationales, Le prix de cette adhésion était dans les nouveaux dangers que le peuple