Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

IG

néral Pajol, à la tête de ce régiment, s’avança au pas, au devant des masses de la cavalerie ennemie, les refoula par la fermeté de sa contenance, et osa se précipiter au milieu d’elles pour donner le temps au général Montbrun de reformer la division.

En 1812, le général Pajol eut le commandement de l'avant-garde du 1° corps d'armée aux ordres du maréchal Davout. Le 24 juin, il passa le premier le Niémen. Constamment aux prises avec l’arrière-garde ennemie, il traversa Wilna, poussa sur Minsk , battit l’une des divisions du prince Bagration à Oshmania, et, par une marche de nuit, parvint à s'emparer de son parc d'artillerie près de Kalouï ; expédition aussi glorieuse que rapide, qui valut à Pajol le grade de général de division, dont le brevet porte la date du 7 août 1812. À la bataille de la Moskowa, la cavalerie du général Pajol était placée au centre, non loin des redoutes de l’ennemi ; elle y fit des pertes immenses , et contribua cependant à décider la victoire, en reprenant au galop, à la voix de son chef, plusieurs pièces d'artillerie, dont l’ennemi venait de s'emparer. Le surlendemain, le général Pajol eut le bras droit cassé d’un coup de feu, en chargeant sur un bataillon russe, ce qui ne l’empécha pas de suivre l’ennemi jusqu’à Moscou. Dans la retraite, ses conseils furent mis à profit pour le passage de la Bérésina , dont il avait reconnu les rives avec soin dans la marche en avant.

En 1813, Pajol, à peine guéri de ses blessures, combattait à Lutzen et à Bautzen; pendant l'armistice, il se trouva, comme en 1809 sur la frontière de Bohême, exposé aux premières attaques de l’armée autrichienne, rentrant alors dans la coalition. Quoique débordé de toutes parts, il ne fut point entamé et parvint à se retirer sur

Dresde, où tenant la droite du corps commandé par le