Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

Ge —

tement; enfin, le simple calcul arithmétique , plus fort que tous les raisonnements et tous les systèmes, prouve qu’il faut neuf ans de service pour arriver à l'effectif réel d’une force de 500,000 combattants , et c’est Là aussi ce que je vous proposcrai d'introduire dans la loi.

Eu résumé, si, d’une part, la chambre a été convaincue en 1843, si elle demeure aujourd’hui encore persuadée que huit ans de service sont nécessaires ; si, d’une autre part, je parviens à lui démontrer, comme j’en conserve l'espoir très-fondé, que neuf ans sont indispensables, dans l’une ou l’autre de ces deux alternatives, la chambre ne saurait se contenter d’une durée de service de sept ans : elle doit rejeter l’art. 33; elle ne peut l’admettre que modifié dans le sens du projet voté par elle en 1843, ou, ce qui serait mieux encore, dans le sens de mon amendement. J'arrive à une dernière observation, et qui, je le crois , mérite de fixer l'attention des chambres.

Quelle idée se fait-on de la nation française, et pourquoi n’oserait-on pas lui dire clairement, lui demander franchement tout ce qu'exigent le maintien de son indépendance et la défense de son territoire ? Cette nation , si peu avare de son sang; at-elle jamais refusé à la loi aucun des sacrifices que lui imposait l'intérêt public? Ne s’est-elle pas épuisée pour saüsfaire aux réquisitions de la république, aux levées du consulat et de V'Empire ? Et c’est au peuple français, si jaloux de son indépendance, si fier de sa glorieuse nationalité, si intelligent , si prompt à comprendre l'importance et la portée des institutions qui s’y rattachent, qu’on craindrait de dire la vérité !

Messieurs, il est digne de l'entendre de votre bouche, soyez certains que la confiance publique ne manque jamais d'accueillir les paroles du gouvernement ; quand son lan-