Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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tique facile et d’une application incontestée, la loi du 91 mars 1832, ce fut par deux motifs principaux ayant l’un et l’autre une égale importance, une égale gravité; d’abord la nécessité de prolonger la durée du service militaire de manière que l'État fût assuré de trouver dans les ressources ordinaires du recrutement les 500,000 combattants dont le concours seraït indispensable à la défense du pays dans le cas d’une grande guerre ; ensuite la nécessité non moins pressante de remédier aux principaux inconvénients que présentait le remplacement et qui tiennent uniquement, chacun aujourd’hui le reconnait, à la libre disposition, dans les mains de ceux qui remplacent, des sommes composant le prix de leur contrat.

A mes yeux, le projet de loi en discussion ne remplit aucun de ces deux objets importants; il est aussi insufhsant pour l’un que pour l’autre, et c’est la persuasion où je suis de son insuflisance qui m'a décidé à "présenter plusieurs amendements ayant pour but :

D'abord de fixer la durée du service à neuf ans, dont six ans au plus sous le drapeau et trois ans dans la réserve, fixation qui peut seule donner des résultats satisfaisants en quantité et en qualité.

Ensuite, d'appliquer au remplacement le système des cautionnements, en faisant disparaître de la loi, de l'usage, de l’armée le nor de remplacant, flétri par un préjugé injuste et nuisible, mais qu’il serait désormais impossible de réhabiliter dans l’opinion.

A mon avis, le projet en discussion est moins satisfaisant que le projet primitif pour les intérêts militaires; il nous éloigne trop du résultat qu’il serait si avantageux d'obtenir suus le rapport de la quantité et de la qualité des troupes; il ne nous assure pas complétement la faculté de trouver