Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

Ce

l'armée, Tâchons de découvrir quel fondement peuvent avoir d’aussi graves impulations.

Vous savez, messieurs, qu’il existe deux catégories de remplacants : les remplaçants militaires, ceux ayant servi autérieurement pour leur comple; les remplaçants civils, ceux recus par les conseils de révision, et qui n’ont jamais servi dans les rangs de l’armée. A très-peu d’exceptions près, les premiers, les remplaçants militaires, forment l’élite de l’armée : ce sont en partie nos grenadiers, nos voltigeurs, nos cavaliers et nos canonniers de première classe; nos sapeurs d’infanterie, nos meilleurs instrumentistes', ils occupent une part notable des emplois de caporaux et de sous-officiers ; enfin , ils forment à peu près le tiers de l'effectif total des remplaçants. Ce n’est done pas à ceux-là que s'adressent la déconsidération ni les reproches qu’on fait entendre, et vous en étiez convaincus vous-mêmes quand vous cherchiez à introduire dans la loi tout ce qui pouvait encourager el faciliter le remplacement au corps, c’est-à-dire tout ce qui doit augmenter le nombre des remplaçants militaires.

Passons aux remplaçants civils, à ceux qui n’ont pas servi, et voyons ce qu'il y a de suspect dans leur origine.

Nul ne saurait être admis à remplacer, s'il n’a satisfait au tirage au sort, et par conséquent s’il n’a amené un numéro ass2z élevé dans la série cantonale pour être dispensé de partir, et en outre s’il n’est exempt des incapacilés physiques et morales indiquées dans la loi. Tous les remplaçants civils ont donc tiré au sort, qui aurait pu les faire marcker pour leur propre compte; sans la dispense qu'ils tiennent du hasard , ils ne seraient point admis à remplacer ; mais si le sort ne les eût point dispensés du service personnel, ils eussent fait partie de la catégorie des