Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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d'écrire à l'instant même, dans la loi, une mesure réparatrice, dont vous voulez étendre la protection aux citoyens et aux soldats, aux pères et aux enfants.

Mais j'ai hâte de vous le dire, je ne suis point un inven= teur, je suis et ne veux être devant la chambre que l’interprète de la raison publique, qui a jeté sur la question une masse de lumières dont je ne fais que rapporter ici quelques rayons.

En effet, messieurs, le public prend un très-grand intérêt à la question du remplacement; toutes les familles riches ou pauvres s’en préoccupent plus ou moins, car elle leur va au cœur. Aucune d'elles n’y est indiflérente , une foule d’écrits et de brochures ont paru sur cette matière, qui a été traitée presque toujours avec habileté par des préfets, par des avocats, par des notaires, par des citoyens retirés des fonctions publiques, par des militaires, par des entrepreneurs de remplacement, par des pères de famille pleins de bon sens et de patriotisme. Certes, je ne prétends pas dire que tout ce qu’ils ont écrit, bieu que j'aie pris la peine de le lire, que les nombreux systèmes épars dans tant de brochures méritent de vous être soumis; mais, chose remarquable, tous les esprits pratiques s'accordent à peu près à faire ressortir la nécessité de déposer le prix des remplacements militaires, ainsi que la nécessité de fixer le chiffre du dépôt. |

Cette pensée, je l’ai traduite en amendements, el je supplie la chambre et l'administration de ne pas me classer parmi les faiseurs de systèmes; messieurs, je ne fais que glaner dans le champ des inventions des autres : il dépend de vous qu'il ne reste pas stérile, il dépend de vous de réhabiliter le remplacement, de moraliser les remplaçants à tout jamais, d’effacer une tache, la seule qui obseur-

cissse légèrement la pureté de la moralité des soldats fran